Aperçu général
Avec 2022 dans le rétroviseur, le marché du transport aérien est toujours confronté à de grands défis et à des opportunités simultanées. La demande de transport aérien a continué à augmenter cette année-là, avec un bond massif de 51% par rapport aux chiffres de 2021 liés au nombre de passagers qui prennent l’avion. Les observateurs du secteur estiment que cette demande ne fera qu’augmenter en 2023. Qu’est-ce que cela signifie ? Compte tenu des défis posés par la livraison des avions, l’augmentation du coût des billets d’avion, la résurgence des voyages d’affaires, les engagements en matière de carburant durable et une foule d’autres problèmes auxquels la communauté est confrontée, il pourrait être difficile pour de nombreuses organisations de tirer parti de l’augmentation de la demande.
Les voyages d’affaires et les voyages en avion sont traditionnellement liés, coexistent et s’excluent rarement l’un l’autre lorsqu’il s’agit de la planification et de l’engagement de l’entreprise. Les voyages d’affaires reviennent, bien que lentement. La croissance de ce secteur a été freinée par le nombre croissant de fonctions à distance et hybrides (bureau et domicile). D’ici à 2023, on estime que les travailleurs à distance et hybrides représenteront plus de 71 % de la main-d’œuvre. Cela pourrait être une aubaine pour le marché de l’aviation, car un retour complet aux chiffres d’avant la pandémie, voire plus, pourrait amener de nombreuses entreprises à se surendetter dans leurs efforts pour combler le vide qui en résulterait. Dans l’état actuel des choses, les passagers subissent une augmentation des annulations, des arrivées tardives et des bagages mal traités, ce qui se traduit par une augmentation correspondante des plaintes des clients. En réalité, c’est le marché de l’hôtellerie qui est devenu beaucoup plus réactif à cette nouvelle tendance, en réorientant les offres vers la location de logements adaptés aux besoins des entreprises et en veillant à ce que la connectivité web soit toujours optimisée.
Le coût brut du transport aérien a augmenté de façon spectaculaire entre 2021 et 2022. En haut de l’échelle, il a augmenté d’environ 42 %, une hausse vertigineuse principalement attribuée à la course effrénée du marché de l’aviation pour répondre à une demande en plein essor. L’augmentation du prix du carburant et l’inflation générale ont également joué un rôle dans ces hausses spectaculaires. Il semble contre-intuitif de spéculer sur une quelconque aversion à l’égard de ces augmentations, car la demande indique que les gens souhaitent voyager à nouveau, littéralement, à tout prix.
Les acteurs du secteur de l’aviation sont clairement informés de l’augmentation des coûts du transport aérien. Le carburant, ou plutôt la préoccupation du marché de l’aviation pour la durabilité et les carburants durables, verra de nouvelles augmentations s’abattre sur nous. Plus de 90 % des clients considèrent les politiques de développement durable comme un choix majeur pour leurs dépenses. Avec l’engagement pris par l’ensemble du secteur d’atteindre zéro émission d’ici 2050, la communauté de l’aviation a poursuivi cet objectif avec ténacité, comme nous le voyons avec le Sustainable Flight Challenge de Skyteam, qui se déroulera au mois de mai. Le taux de participation est déjà passé de 16 compagnies aériennes évaluant 22 vols à 22 compagnies aériennes évaluant 72 vols, ce qui représente une augmentation notable.
La valeur de la durabilité pour les clients et les flottes est indéniable. Air Canada a récemment conclu un partenariat avec CHOOSE, une plateforme qui évalue les émissions de gaz à effet de serre pour leur voyage et leur permet de sélectionner des compensations carbone, en recevant un coupon qu’ils peuvent appliquer sous forme de points à leur compte Aeropolan. Cette tendance devrait s’accentuer au fur et à mesure de l’augmentation de la demande, voire devenir une offre obligatoire pour conserver sa part de marché et donc ses bénéfices.
En tête de file, les livraisons d’avions se sont accélérées malgré les problèmes actuels de la chaîne d’approvisionnement. Airbus et Boeing, deux grands producteurs d’avions, ont vu leurs commandes augmenter de 53 % en 20202, et leurs livraisons de 20 %. Boeing a pu puiser dans son important stock d’avions cloués au sol pour augmenter sa production, tandis qu’Airbus, dépourvu de cet avantage, s’est battu avec des problèmes d’approvisionnement pour maintenir sa position, alors que son carnet de commandes rivalise avec celui de presque tous ses concurrents. Les chiffres pour 2023 restent quelque peu incertains, car les deux organisations ont publié des données indiquant que les problèmes de la chaîne d’approvisionnement persistent.
Il ne fait aucun doute que le transport aérien continue de revenir en force et, du point de vue des passagers, la volonté d’absorber des coûts plus élevés et de conserver le choix d’options durables sera un élément à surveiller à l’aube de 2024. En 2022, les aéroports ont commencé à envisager des changements significatifs pour l’expérience du voyage aérien, tels que les files d’attente virtuelles. Le marché de l’aviation améliore l’expérience de ses clients dans les aéroports, en permettant aux passagers de réserver un créneau au lieu d’attendre dans une file d’attente physique, répondant ainsi aux préférences de distanciation sociale affichées par de nombreux voyageurs. Les véhicules autonomes, envoyés pour la restauration et le commerce de détail dans ces lieux, commencent également à faire leur apparition. L’année 2023 verra encore d’autres innovations pour l’expérience des passagers, comme l’application Mobile Passport Control (MCP ), qui permettra aux passagers voyageant entre les États-Unis et le Canada d’éviter la file d’attente à la douane.
Pour beaucoup, le transport aérien a fait et fera encore partie de la vie quotidienne. Le marché de l’aviation a de nouvelles raisons de s’attirer les faveurs de ses clients et de trouver des moyens d’augmenter la taille de la flotte nécessaire pour satisfaire leur désir croissant de reprendre l’avion. À l’approche de 2024, d’après ce que nous pouvons voir jusqu’à présent, le ciel est la limite.